Le voyage et le jeu

Bons baisers de Paris… littéralement!

Eh non, désolé pour les amateurs de Ian Fleming et son célèbre James Bond. La chronique ne porte pas sur le livre “For your eyes only”, traduit “Bons baisers de Paris” en français. C’est simplement qu’au moment d’écrire ces lignes, je suis présentement, moi-même, à Paris. Il y a pire quand même…

L’objet de cette chronique est le voyage et le jeu. En effet, pour la première fois de sa vie, ma mère, Carole, prenait un avion pour sortir du pays. Ayant moi-même déjà beaucoup voyagé compte tenu de ma vocation missionnaire, je sais très bien qu’il y a beaucoup de temps d’attente lorsque nous allons dans des destinations qui demandent d’utiliser plusieurs transports: avion, train, bus, métro, bateau, etc.

Alors que plusieurs utilisent ce temps pour écouter de la musique, lire un livre ou encore apprendre une langue, pour ma part, j’ai choisi d’utiliser une partie de ce temps pour me divertir en jouant à des jeux; l’autre temps étant consacré, entre deux bouts de prière distraite, à regarder mille fois mes billets pour m’assurer que je suis au bon endroit au bon moment.

Voyagez donc! Que ce soit pour une courte durée ou une longue, il y a toujours un moment d’attente ou d’ennuis lors d’un voyage. La fébrilité du départ et des préparatifs des bagages étant terminée, l’enregistrement fait, le temps d’attente peut parfois être pénible, surtout pour les parents qui voyagent avec des enfants. Pourquoi ne pas profiter de ces temps d’attente pour créer de moments fabuleux avec vos petits chéris ?

Il ne suffit que d’un petit quelque chose qu’on a pensé à mettre dans notre sac de voyage et le tour est joué. Avec un jeu de cartes et quelques dés (éventuellement crayons ou cellulaire) des centaines de jeux possibles, des plus simples aux plus stratégiques, en mode solo, en affrontement ou en collaboration… deviennent rapidement des souvenirs inoubliables agréables.

Bien qu’on puisse y aller de grands classiques aux cartes (Président, 500, poker, 99, dame de pique, huit, etc.) ou aux dés (10 000, yathzee, perudo, yum, etc.) on peut aussi réinventer le jeu. Il est facile par exemple avec des cartes et des dés, de se créer un Santorini ou encore un jeu de Puissance 4, un jeu d’Échecs, de Backgammon ou divers défis d’adresse à la Tokyo highway (si si, je vous assure), etc. (L’article serait trop long si je décrivais ici tous les règlements et comment les jouer, mais si il y a des intéressés, je publierai quelques idées dans les commentaires. Vous n’avez qu’à manifester votre intérêt.)

En voyage avec un groupe un peu plus nombreux ? Les cartes peuvent servir à définir les personnages dans le loup de Thiercelieux par exemple. Ils peuvent également définir des rôles d’espion et d’assassin dans un jeu qui s’appelle justement l’assassin.

La liste pourrait être longue. L’essentiel de mon propos et celui-ci: le temps est une ressource qui nous est compté. On peut en faire quelque chose d’ennuyeux comme on peut en faire quelque chose d’utile (étudier, lire, apprendre sur un sujet précis) ou encore de lucratif. On peut aussi en profiter pour créer des moments magiques, dans lesquels la famille se soude et se rapproche ou encore un groupe apprend à se former avant de partir en voyage ou pendant les périodes mortes de celui-ci.

Je vous raconte quelques tranches de vie. Sachez déjà que j’ai eu l’occasion de voyager (vraiment) beaucoup et avec des groupes comme en solitaire.

Alors que nous étions dans un train entre Paris et Bruxelles, mon amie François et moi jouions à une version particulière de poker. Le poker chinois avec la version pineapple. Quelqu’un de l’autre rangée a passé une partie du voyage à nous observer et à essayer de comprendre les mystérieuses pyramides de cartes que nous construisions l’un après l’autre. Au bout d’une grosse demi-heure, cette personne nous a interpellé et nous lui avons expliqué le jeu. Après quelques parties avec cette personne, elle a pris quelques notes, nous a serré la main et était très heureuse de ce nouvel apprentissage.

Dans un autre voyage, je coordonnais un trajet à travers l’Italie dans lequel 3 bus de 50 jeunes se suivaient. Arrivé près de la destination, un problème survient quant à nos droits de passage sur certaines routes qui nécessitent un permis particulier. Va-t’on gâcher le voyage de 150 jeunes avec une attente interminable ? Bien sûr que non. Quelques paquets de cartes réparties dans quelques groupes et divers jeux s’organisent rapidement. Ici, un jeu de maître d’orchestre, là-bas, le loup de Thiercelieux, entre les deux une partie de “devine la carte que tu as dans le front”… nous n’avons jamais annoncer le problème de transport, mais plutôt une pause ludique de détente après un long trajet de bus pour se préparer à l’étape suivante qui allait demander plus de concentration. Tout le monde est embarqué dans la dynamique et plusieurs on fait le commentaire que l’idée était tout simplement géniale d’avoir ce genre de pauses. On a même dû en ajouter en d’autres lieux où cela n’était pas prévu.

Une dernière anecdote personnelle. Il m’est arrivé de voyager seul et lorsqu’un train ou un avion est retardé, on peut trouver le temps très long, assis dans un aéroport ou une gare où personne ne parle une langue que l’on comprend. Quelques jeux de solitaire et de patience avec des cartes nous font rapidement oublier le temps qui s’étire. Je repense à un 10 heures d’attente dans un aéroport qui n’était pas prévu. Je suis devenu un expert en solitaire à 7 piles et c’est également lors de ce voyage que j’ai appris à jouer au crible en solitaire et à perfectionner le côté stratégique de ce jeu qui semble a priori relever beaucoup plus du hasard que de la logique. (Bien que je garde quelques secrets pour moi, je suis prêt à en partager quelques un avec qui le demande.)

Pour terminer cette longue chronique sur le jeu et le voyage, je rappelle simplement que dans “jeu de société”, il y a le mot société. Chose que je regrette en anglais avec board game. Il me semble que le jeu peut devenir un prétexte extraordinaire pour rapprocher les membres d’une même famille, souder les gens d’un même groupe ou même, faire des rencontres nouvelles. Et puis, si on a dans sa manche un tour ou deux de “magie” avec des cartes, on est en bonne voie pour tisser de nouveaux liens… et se faire offrir à boire gratuitement! Mais ça, c’est mon secret… 

Pour celles et ceux qui le souhaitent, j’aimerais bien avoir vos listes de jeux qui s’emmènent facilement en voyage. Particulièrement ceux qui ne prennent que peu de place et peuvent avoir un usage multiple.

Par: Francis Gadoury