19h00, un 19 septembre 2019

Les locaux de l’éditeur de jeux québécois Le Scorpion Masqué s’ouvrent à sept personnes choisies parmi 70 volontaires. Au nombre de ceux-ci… moi! Un nouveau jeu est en cours de création et on m’accorde le privilège et la confiance d’y jouer et de donner mon avis. Étant plutôt joueur de catégorie “deep game” (jeux lourds, longs et très stratégiques) je reste d’abord perplexe devant le matériel posé devant moi… des cartes blanches, recto verso. Il y a plus de variété dans les grignotines généreusement proposées que dans le matériel du jeu! Et pourtant, j’ai passé une excellente soirée! …comme quoi les premières impressions et la simplicité sont souvent trompeuses.

C’est dit, à la base, je ne suis clairement pas le public cible de ce genre de jeu… du moins, c’est ce que je croyais avant d’y jouer! Vous savez, le type de jeux où les règles sont assez souples, très simples, qui s’expliquent en trois phrases et qui, à première vue, ne demandent pas beaucoup d’efforts et de stratégie. Eh bien, je dois l’avouer, mes préjugés sont rapidement tombés et je me suis laissé piquer par le Scorpion Masqué et l’effet addictif du jeu a été répandu dans mes veines de gamer… car côté addiction, Masterword est réellement addictif!

Dans la phase de création actuelle, le jeu porte le nom de Masterword. Il est un jeu d’ambiance 100% collaboratif issu d’un savoureux mélange du classique Mastermind, et de jeu avec les mots, d’où le nom de « Master-Word ».

Inspiré du grand classique Mastermind, le jeu du Scorpion Masqué en playtest emprunte à la mécanique et lui donne un air de jeunesse en transformant un duel en jeu 100% collaboratif!

En ce qui a trait à la mécanique du jeu, on ne peut en parler avec précision pour le moment car les playtests (essais laboratoires en quelque sorte) ont justement pour objectifs de la calibrer. Avec sobriété, et nuances, disons simplement que les joueuses et joueurs auront à deviner un mot à partir d’un seul indice et un joueur qui servira de guide muet. Ajouter à cela un esprit collaboratif, un temps déterminé, un momentum où tout ce qui est dit peut faire basculer l’équipe en une fraction de seconde vers la réponse à la vitesse de la lumière ou l’envoyer complètement hors de l’orbite. Voyez un guide qui se tord sur sa chaise et se mord la langue pour ne pas parler… ajoutez un très léger soupçon de Décrypto (donner des indices sans réellement donner d’indices, vous me suivez?) et vous avez une petite idée de ce que le Scorpion Masqué nous prépare.

Martin, Hugo, Christian et moi-même….
Ju!ie préférant être derrière la caméra plutôt que devant.

Mes impressions
Dans un premier temps, j’ai eu le bonheur de jouer avec des personnes formidables ce qui est une condition nécessaire au plaisir du jeu : Julie, Hugo et Martin Montreuil (oui, celui qui est vlogueur et au Randolph Pub). J’entends par formidables, des personnes ouvertes et agréables à discuter, conviviales et respectueuses, vives d’esprit et capables d’être funky quand le moment s’y prête, et aguerries au monde ludique.

Je pense que ce type de jeu n’est pas pour tout le monde. Ou, pour être plus juste, n’est pas pour tout types de circonstances. Il faut être à l’aise avec le monde des mots, des idées et des concepts. Une certaine culture générale peut être très appréciée, quoique la personne qui remplit la fonction de guide a droit à l’utilisation de Google. Je ne sortirais pas ce jeu avec mon cercle de gamers traditionnel. Cependant, pour un party de famille, un party de bureau, ou encore comme le disait Martin Montreuil, dans un pub ludique, c’est le jeu idéal. Il permet rencontres, échanges, discussions et approfondissement des relations. Si j’avais à animer une équipe de travail pour faire une session de rapprochements et de connaissances, ce jeu serait premier sur ma liste.

Matthew du Scorpion Masqué en playtest de Mindword version anglaise.

Il est clair que le jeu se présente pour une clientèle d’environ 25 ans et plus. Ce qui, à mon sens, n’empêcherait pas de jouer en famille avec de plus jeunes (mais une culture générale est souhaitable, ou le choix des mots à deviner devrait faire l’objet d’un tri – à moins que le Scorpion Masqué aie dans ces boites une version jeunesse en préparation). On parle ici de jeu d’ambiance beaucoup plus que d’un jeu stratégique ou encore à déploiement de multiples pièces de jeu. Écrivant cela, je me rappelle tout de même que des choix stratégiques nous ont permis d’être conduits à la victoire. Il y a donc une forme de stratégie, principalement dans la manière de communiquer entre les joueurs.

Le jeu peut être de durée variable, selon le désir et le plaisir des joueurs. Par exemple, lorsque nous avons terminé la phase de playtest, les quatre joueurs que nous étions avons décidé de poursuivre. En effet, nous avions fait six rondes de jeux. Nous avions 3 victoires et 3 défaites. Nous voulions terminer sur un succès. Résultat, deux autres rondes s’en sont suivis. Quand je parlais d’effet addictif!

Christian, le « grand boubou » du Scorpion Masqué explique, observe et questionne notre approche et notre appréciation du jeu. Il est très ouvert et il saisit bien les enjeux sociaux et humains. En ce sens, il rappelait la célèbre phrase de Mark ROSEWATER, développeur du jeu Magic The Gathering depuis plus de 20 ans: « Se confronter à la nature humaine, c’est mener un combat perdu d’avance ». C’est en ce sens que Christian garde une certaine souplesse quant à l’application des règles. D’ailleurs, cette philosophie cadre bien avec le manifeste du Scorpion Masqué: « Le Scorpion Masqué cherche à renouveler la culture ludique d’ici et d’ailleurs en proposant des jeux originaux, qui nous amusent et nous rassemblent, qui que nous soyons. » Mission réussie avec Masterword!

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