Skull, avis et chronique de jeu

Quoi de mieux qu’un bon vieux bluff pour passer un agréable moment? C’est ce que nous offre Skull, un jeu dynamique où les enchères et les stratégies s’entrecroisent vivement!

Skull
Auteur: Hervé Marly;
Illustrateurs: Rose Kipik, Thomas Vuarchex;
Éditeur: Space Cowboy;
Distributeur: Asmodee;
Nombre de joueurs: 3 à 6 joueurs;
Durée: 15 à 45 minutes;
À partir de: 10+;
Thématiques: Jeu d’ambiance, Dia de los Muertos;
Mécaniques: Jeu de bluff, d’enchères, de gestion de main et d’élimination de joueurs.

Photo de l’éditeur.

C’est quoi le but?

Dans Skull le but est d’être le premier à remporter deux manches ou d’être le dernier à ne pas être éliminé.

Skull
Photo de l’éditeur

Comment on joue?

Skull implique une mise en place minimale. Une fois que chaque joueur a en main ses quatre cartes (trois cartes fleurs et une carte crâne) et son tapis, vous êtes prêts à jouer! À tour de rôle, les joueurs devront déposer, face cachée, un de leurs cartes sur leur tapis. Après ce premier tour de table, la phase deux commence. Les joueurs seront confronté à un choix. Ils peuvent ajouter une carte à leur pile ou lancer les hostilités en lançant un défi, c’est-à-dire en déclenchant les enchères.

Pour ce faire, il doit annoncer un nombre de fleurs qu’il prévoit être en mesure de dévoiler sans tomber sur un crâne. Lorsque l’ensemble des joueurs a soit haussé la mise, soit choisi de passer son tour, le joueur qui a proposé le plus grand défi devient le Challenger. C’est donc à lui de relever le défi, en commençant par retourner les cartes de sa propre pile. Une fois sa pile complètement retournée, s’il n’est toujours pas tombé sur un crâne et que le nombre de cartes annoncé n’est pas atteint, il peut commencer à retourner les cartes de ses adversaires.

Rendu là, il fait quoi?

Il devra donc avoir tiré des conclusions à propos des stratégies potentielles de ses adversaires et espérer réussir à ne trouver que des fleurs. Si le Challenger réussit son défi, il peut retourner son tapis de jeu sur la face Fleurs. C’est la marque qui correspond au point qui vient juste d’être marqué. Il devient le premier joueur pour la manche suivante. Dans le cas contraire, lorsque le Challenger retourne un crâne, il perd la manche. Il doit défausser une de ses cartes au hasard et continuer à jouer avec une carte en moins lors des manches suivantes. Le joueur qui avait le crâne sur sa pile devient le nouveau premier joueur.

Skull
Photo de l’éditeur.

OK, et le jeu se termine quand?

Dans Skull, la partie prend fin lorsqu’un joueur a réussi à marquer deux points ou qu’il est le dernier à ne pas être éliminé.

Skull
Une fin de partie où il y a eu beaucoup de cartes retirées au centre!
Photo Meeple Qc

C’est tout?

Skull revisite le jeu Skull and Roses. Le design a été revu et amélioré et l’histoire thématique derrière le jeu a été modifiée. On n’y parle plus de gang de motards, mais de peuples. D’autres versions ont aussi existé, comme Skull and Roses : Red et Gringo. Le jeu a été traduit en de nombreuses langues dont le polonais, l’allemand et l’espagnol en plus de l’anglais.

Comme Skull est un jeu prévu pour jouer en groupe, une variante est proposée afin de permettre de se divertir en plus grand nombre en combinant deux boîtes. Une autre variante prévoit une mécanique pour jouer à deux joueurs en augmentant la quantité de peuples représenté par chacun.

Skull and Roses.
Photo de l’éditeur

Ce que je pense de Skull?

Skull est un jeu de bluff et d’enchères qui remplit parfaitement sa mission. Aux premiers abords, il est esthétiquement très captivant. J’ai été rapidement attirée par l’illustration de la boîte et par bonheur, les cartes sont toutes magnifiques. On pourrait croire que la présence des crânes aurait un petit côté glauque, mais il n’en est rien. On dirait plutôt qu’on a la chance de s’immerger dans la culture mexicaine, car les couleurs et les crânes semblent s’inspirer du Jour des morts (Dia de los Muertos). D’ailleurs, le livret de règles présente les origines du jeu comme étant issues des aventures de l’arrière-grand-père de l’auteur. Il y parle des fleurs et des crânes comme étant des cadeaux offerts par des peuples rencontrés en voyage. Ces symboles auraient traditionnellement été utilisés pour rendre hommage à leurs ancêtres.

Toujours dans le livret de règles, une petite mention de la version Skull and Roses et de son lien avec la thématique des gangs de motards replace le jeu dans le contexte qui la fait découvrir. Je dois avouer avoir apprécié la clarification, mais avoir un parti pris très assumé pour l’actuelle version qui est beaucoup plus douce. Je m’imagine mieux demander à mon enfant d’incarner le représentant d’un peuple d’Amérique que le représentant d’un gang de motards! Il faut croire que je suis terriblement classique.

Le matériel

Si je m’attarde au matériel, je dois souligner avec bonheur à quel point le carton avec lequel sont faites les cartes est épais. Il est clair qu’il est conçu pour durer et que les parties vont pouvoir s’enchainer pendant de nombreuses années. Il aurait été dommage que de simples cartes soit privilégiées. À mon sens, c’est un des gros atouts de Skull et une belle réussite éditoriale. Si je me permets d’être un peu tatillonne, je dirais que j’aurais aimé que certaines couleurs soit plus “claires”. Si les cartes vertes et mauves sont faciles à associer à leur tapis, ce n’est pas la même chose pour les roses! J’ai du faire une élimination pour en venir à la conclusion que c’était les cartes roses et non des cartes oranges.

Les cartes roses… au look orange!
Photo Meeple Qc.

Mise en place

Lorsqu’on s’attaque à la première partie de Skull, on constate rapidement que la mise en place se fait dans un très court laps de temps et que l’espace nécessaire pour y jouer est minimal. On a donc affaire à un jeu extrêmement facile à trainer partout. Il faut simplement garder en tête qu’il est nécessaire d’être plusieurs pour bien profiter des possibilités qu’offre Skull.

Bien que trois soit le minimum de joueurs suggéré, je suis forcée d’admettre qu’il manque un petit quelque chose pour que ce soit vraiment excitant lors de ces parties. D’ailleurs, un passage du livret de règles déconseille aux joueurs débutants de s’attaquer en commençant à la configuration à trois à cause de la difficulté stratégique impliquée. Avec davantage de joueurs, toute la stratégie liée au bluff et aux défis prend son sens… et le plaisir est vraiment décuplé! J’ai personnellement beaucoup aimé tenter le coup à cinq joueurs. Les déconnades et les rires étaient au rendez-vous!

Début de partie à 5 joueurs.
Photo Meeple Qc.

Les règles

Les règles de Skull sont très très simples, mais étrangement, il nous a fallu un certain temps pour bien les comprendre. On aurait dit que c’était trop simple et qu’on cherchait ce qui aurait permis de complexifier le tout! Ah! les méchants réflexes de gamer! Quand on a finalement admis que la simplicité est de mise, on a pu se lancer et vivre l’expérience dans son entièreté.

Et il faut dire que s’il est possible de jouer légèrement en plaçant ses cartes selon l’inspiration du moment, les joueurs les plus stratégiques tenteront de déjouer leurs adversaires à grand coup de bluff. Après tout, qui serait assez fou pour miser en sachant qu’il va devoir retourner le crâne qu’il vient de placer sur son tapis? À moins que ce soit précisément ça l’essence du bluff mis en place!

La mécanique

Skull est décidément un jeu qui applique une mécanique simple, mais efficace. Il est donc profondément accessible à tous les types de joueurs, même les plus réfractaires qui ont peur de devoir subir une longue séance d’explication étourdissante. L’ambiance est conviviale et l’intensité des joueurs donnera le ton aux échanges lors d’une partie. Il s’agit aussi d’un jeu dont les parties sont très rapides. Le nombre de joueur a bien un effet sur le temps, mais clairement il n’y a pas de temps morts.

J’ai toutefois un peu moins apprécié la règle qui demande au joueur n’ayant pas réussi son défi de perdre une carte, car si ce dernier perd son crâne, et que les autres le réalisent, sa pile devient une source de fleurs sécuritaire. Cela rend aussi ses bluffs impossibles. J’aurais peut-être aimé qu’il y ait plus de cartes dans chaque main et que chacune contienne deux crânes au lieu d’un seul. Cela aurait rendu la tension encore plus grande, mais j’en conviens, cela aurait peut-être complexifié les choses inutilement.

L’ambiance de Skull

Une chose demeure incontournable, c’est que l’attitude des joueurs crée réellement le plaisir. Je m’imagine mal jouer à Skull silencieusement et sans intensité! Certains joueurs plus…délinquants… ont même vu du potentiel pour une variante pour adultes avec le jeu Skull. L’ajout d’un volet à boire lié à la découverte d’un crâne sur la pile d’un autre est une avenue qui pourrait être exploitée pour pimenter un brin le tout lors d’une partie plus festive. Est-ce la forme des cartes qui semble s’inspirer de sous-verres qui leur a donné cette idée? Ça demeurera un mystère!

Skull est un petit jeu parfait pour lancer une soirée de jeu, pour combler un temps entre deux gros jeux ou pour passer un moment sympa entre amis à tout moment. Son format est idéal pour être apporté un peu partout. Je me verrais bien y jouer au restaurant en attendant ma commande et ce, sans devoir être dans un pub ludique.

Bref, si vous aimez les jeux de bluff faciles à prendre en main et superbement illustrés, alors Skull est pour vous!

Skull
Photo de l’éditeur.

On aime Skull pour:

– Le look de la boîte qui est attirant et les illustrations qui sont magnifiques;
– Les règles du jeu qui sont très simples;
– Le matériel qui est fait en carton très épais;
– La grande re jouabilité;
– L’ambiance festive qui entoure une partie à plusieurs;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu accessible à tous (intergénérationnels);
– L’interaction modérée entre les joueurs;
– La thématique à la Dia de los Muertos très colorée;
– La mécanique de bluff et d’enchères qui rythme le jeu;
Le fait que le jeu est fluide et qu’il se joue bien.

Skull
Photo de l’éditeur.

On aime moins Skull pour :


– Les parties à 3 joueurs, qui manquent de piquant;
– Le fait qu’un joueur qui perd des cartes risque d’être une cible facile si on réalise qu’il a perdu son crâne;
– Le manque de clarté de certaines couleurs.


On aurait aimé:
– Qu’il y ait plus de cartes dans chaque main dont au moins deux crânes.

Skull
Photo de l’éditeur.

Merci à notre partenaire Asmodee de nous avoir offert
une copie du jeu Skull pour cette chronique.

Photo de l’éditeur

Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Citadelles

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