Mandragora, avis et chronique de jeu

C’est le jour des soldes dans les boutiques de sorcellerie et toutes les sorcières désirent faire le plein de marchandises. Saurez-vous dénicher les meilleures aubaines? Si les grimoires et les ingrédients sont essentiels, méfiez-vous des parchemins maudits qui peuvent se glisser dans votre panier sous peine de le regretter! Et sachez-le, les sorcières de Mandragora ont plus d’un tour dans leur sac!

Mandragora
Auteurs: Bruno Cathala et Florian Sirieix;
Illustrateur: Pierô;
Éditeur: Studio H;
Distributeur: Randolph;
Nombre de joueurs: 2 à 4 joueurs;
Durée: 20 minutes;
À partir de: 8+;
Thématiques: Sorcières, Magie, Magasinage;
Mécaniques: Jeu de cartes et de collection.

Montage Meeple Qc

C’est quoi le but?

Dans Mandragora, le but est d’être la sorcière qui récupérera le plus d’articles utiles dans les différentes échoppes de manière à être celle qui lancera les meilleurs sortilèges.

Les sortilèges
Photo Meeple Qc

Comment on joue?

Après une petite mise en place et un ajustement des cartes selon le nombre de joueurs, les joueurs seront prêts à jouer. À chaque tour, ils auront à choisir entre deux actions. Ils pourront déplacer l’apprenti d’une à trois échoppes sur le plateau et ramasser les articles s’y trouvant ou lancer un sortilège à l’aide des éléments contenus dans leur main. C’est tout simple!

Photo Meeple Qc

OK, et le jeu se termine quand?

Lorsque la pile des articles à vendre est vide, il ne reste que trois tours à la partie. Un jeton indiquant ces tours est fourni pour rendre le tout plus tangible. Lorsque les trois tours sont terminés, il ne reste qu’à comptabiliser les points et à déterminer qui est la sorcière gagnante.

Sorts à comptabiliser en fin de partie
Photo Meeple Qc

C’est tout?

Une variante coopérative est proposée pour les parties à 4 joueurs. Au lieu de jouer chacun pour soi, deux équipes de deux sont formées et les partenaires doivent s’asseoir face à face. Le déroulement de la partie demeure identique, mais les parchemins maudits prennent une nouvelle importance. Ces derniers vont permettre, à la sorcière qui en récupère, une action privilège. Elle pourra soit donner une carte à sa partenaire, recevoir une carte de sa partenaire ou échanger une carte avec cette dernière. En fin de partie, c’est le score cumulé des deux membres de l’équipe qui déterminera qui gagne.

Mandragora est le troisième jeu du duo d’auteurs Cathala/Siriex. Ils ont aussi créé Imaginarium et Nicodemus.

Collaboration de création Cathala/Sirieix
Montage Meeple Qc

Ce que j’en pense?

La boîte de jeu de Mandragora donne le ton à ce qui va suivre : on y voit un apprenti dont les mains débordent de matériel et qui vacille. La variété des éléments qui encombrent les bras de l’apprenti sont à la fois joliment illustrés et cocasses. Cette illustration est d’ailleurs reproduite sur le pion servant à faire progresser le jeu. Je le trouve adorable!

Lorsqu’on désire ouvrir la boîte, on réalise que le couvercle ne se soulève pas de manière traditionnelle, mais qu’il s’agit plutôt d’un plateau qui glisse par le côté, un peu à la manière d’un livre précieux… ou d’un grimoire. L’esthétique est vraiment superbe, mais je ne suis pas une grande fan de ce type de boîte. Je vois bien la pertinence et le concept ingénieux, mais je suis une grande classique. Aussi, j’aurais apprécié une impression directement sur la boîte, car ici, nous avons affaire à un effet « emballé » et le rebord collé a tendance à « friser » un peu. Ça donne un look un peu magané prématurément et pour quelqu’un qui prend un soin intense de ses jeux, c’est un peu dérangeant.

Photo Meeple Qc

Toutefois, soyons clairs, cela n’enlève pas grand chose au fait que nous avons entre les mains un super « petit » jeu! L’emballage c’est une chose, mais ce qu’il y a à l’intérieur, s’en est une autre. Le matériel est de très bonne qualité. Les tuiles et l’apprenti sont faits de carton rigide et les cartes sont suffisamment épaisses pour qu’on se sente en confiance. J’ai fait le choix de les ranger dans des pochettes (sleeves pour les intimes), mais c’est surtout parce que j’ai adoré y jouer et que je compte accumuler les parties pendant de nombreuses années! Je peux même dire que c’est un coup de cœur!

Les règles sont simples et le livret les explicite clairement à l’aide d’illustrations. La description des effets des sorts est très aidante et les encadrés présentant les malédictions, la magie noire et les mandragores sont très clairs.

Les cartes ingrédients sont à la fois intrigantes et magnifiques. Il est intéressant que chacun des ingrédients soit différent et qu’il ait un nom unique. Les différentes couleurs représentent différents types d’ingrédients.  Les verts sont des hiboux et des chouettes, les mauves, des parties embouteillées de créatures magiques, les jaunes, des créatures plus « normales », les rouges, des dragons et les bleues, des champignons. J’ai un petit faible pour les mauves, car les illustrations permettent de rendre sympathiques des éléments qui pourraient autrement être effrayants.

Exemples d’ingrédients
Photo Meeple Qc

Tout me rejoint dans ce jeu : la thématique magique, l’esthétique, la facilité à l’expliquer, la rapidité des parties, la simplicité qui n’est pas simpliste, etc. Je dois d’ailleurs me méfier, car les critiques que je formulais à son égard aux premiers abords tendait à renier le fait que c’est un jeu conçu pour être bouclé en 20 minutes. J’en aurais pris plus! Plus de sortilèges, plus de grimoires, plus de tout… et donc plus de temps. J’en suis donc venue à la conclusion que le problème était mes attentes et non le jeu!

Lors d’une partie de Mandragora, la mise en place se fait assez facilement et elle permet de constater que la rejouabilité a été considérée par les auteurs. Le placement des tuiles formant le cercle des échoppes permet de varier la présence des marchandises connues (face vers le haut) et celles cachées (face vers le bas). La présence de cette alternance ajoute un piquant fort agréable en cours de partie, permettant aux joueurs de tenter le hasard. La variété des sorts proposée est suffisante et elle motive les joueurs à bien analyser les bonus. L’iconographie n’est pas toujours très claire et les cartes sorts sont un peu surchargées, mais après quelques parties, on s’y habitue.

Cercle des échoppes, sans les cartes
Photo Meeple Qc

La seule étape un peu plus « lourde » de la mise en place concerne l’adaptation du jeu au nombre de joueurs, car il faut ajouter/retirer des cartes afin de préserver l’équilibre. C’est un passage obligé qui vaut totalement la peine cela dit!

En cours de partie, on a affaire à un jeu d’une belle fluidité. Les tours s’enchaînent aisément et la mécanique est hautement efficace. Le déclencheur de fin de partie est clair, prévisible et le jeton qui accompagne les derniers tours est bien pensé. Tout cela permet une ambiance vraiment conviviale et pratiquement sans tension.

Cela ne veut toutefois pas dire qu’il ne faut pas tenir compte des adversaires et de leurs gains! Au contraire! Comme nous déplaçons tous le même apprenti, il faut prévoir les tours des autres joueurs, tenter de les éloigner des cartes qui nous intéressent et garder en tête les grimoires qui sont encore disponibles afin de contrôler ce que l’on abdique et ce qu’on désire à tout prix récupérer. Dans Mandragora, le choix des ingrédients peut aussi faire une différence, car le bon sort, effectué avec une puissance suffisante, peut tout changer! Une fin de partie sans malus ou une accélération efficace des déplacements valent vraiment la peine.

J’ai beaucoup aimé la manière dont les points sont calculés en fin de partie puisqu’ils permettent à chacun de voir sa stratégie mise en valeur. Les sorts jetés de même que la puissance du grimoire dans lequel ils ont été trouvés sont comptabilisés. Un joueur peut donc utiliser différentes stratégies pour optimiser sa partie! La multiplication des sorts, la force de ceux-ci et le fait d’en monopoliser certains sont quelques exemples facilement mis en œuvre.

Si je me laisse aller, je soulignerais que j’aurais aimé la présence d’un tapis de jeu, mais je suis consciente que cela viendrait en conflit avec une des grandes qualités de Mandragora : la petitesse de sa boîte. Je suis de plus en plus vendue aux jeux dont la boite est aisément portable, car j’adore en traîner partout avec moi. Comme il ne nécessite qu’un espace modéré sur une table, il peut être joué en de nombreux endroits. De plus, une partie à 2-3 ou 4 joueurs n’aura pas tant d’influence sur l’espace nécessaire pour jouer.

Je dois aussi mentionner que l’âge indiqué est tout à fait approprié. J’ai beaucoup aimé y jouer avec ma fille de 9 ans et elle en comprenait très bien les subtilités. C’est donc un beau jeu familial à jouer avec les enfants dès le 2e cycle du primaire. De plus, la présence d’un mode coopératif à 4 joueurs permet d’accompagner un joueur plus débutant ou plus jeune. Il permet aussi de faire vivre une expérience différente aux joueurs qui le désirent et qui aiment une compétitivité partagée.

Bref, si vous cherchez un jeu rapide, dont la thématique magique est bien sentie et dont les illustrations sont splendides, alors Mandragora est fait pour vous!

Montage Meeple Qc

On aime :
– Le look de la boîte et les magnifiques illustrations;
– Les règles du jeu simples et efficaces;
– Le matériel de bonne qualité, surtout les échoppes;
– La re jouabilité qui a été vraiment considérée par les auteurs;
– L’ambiance conviviale et agréable;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu accessible à tous dès l’âge de 8 ans;
– L’interaction limitée, mais essentielle;
– La thématique magique qui est au coeur du jeu;
– La mécanique de collecte de cartes et de collection;

– La rapidité des parties et la facilité à les enchaîner;
La présence d’un mode coopératif;
Le fait que le jeu est fluide et qu’il se joue bien.

On aime moins :
– Le fini de la boîte ;
– La surcharge graphique des cartes Sortilège.


On aurait aimé:
– Un tapis de jeu.


Il est à noter que:
– Certains joueurs aguerris pourraient trouver ce jeu léger.

9/10

Un grimoire
Photo Meeple Qc

Merci à notre partenaire Randolph de nous avoir offert
une copie du jeu pour cette chronique.

Photo de l’éditeur

Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Velonimo.

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