Tindaya, avis et chronique de jeu

Tindaya.

Vous aimez les jeux où vos décisions doivent être bien planifiées et qui sont déterminantes? Le tout soutenu par un thème bien implanté de développement de tribus, d’offrande aux dieux, de voyantes, de survie, de combats et de catastrophes? Si oui, Tindaya pourrait vous intéresser. Jouable en coop ou en (semi) compétitif, c’est un jeu qui est méconnu et pourtant bien intéressant à découvrir.

Tindaya
Auteur: Lolo González;
Illustrateur: Javier González Cava;
Éditeur: Fun Forge;
Distributeur: Ilô;
Nombre de joueurs: 1 à 4 joueurs;
Durée: 45 à 120 minutes;
À partir de: 13+;
Thématiques : tribus, catastrophes, survie, civilisation, mythologie;
Mécaniques : Placement de tuiles, placement d’ouvriers, coopératif ou compétitif, gestion de ressources.

Photo de l’éditeur

C’est quoi le but?

Incarnez le chef d’une tribu Imazighen aux îles Canaries, un vrai paradis d’eau bleu et d’îles luxuriantes, mais dangereuses… Le but est de développer votre tribu et coopérer avec vos voisins afin de parfaire votre savoir, produire ou partager des ressources, faire des offrandes aux dieux et défendre les îles des attaques des conquistadores. Les dieux Acoran et Moneiba ne se gêneront pas de réveiller un volcan ou créer un tsunami si vos offrandes ne répondent pas à leurs demandes de plus en plus gourmandes. 

Tindaya est offert en deux modes : Alliance et Domination. Selon le choix du mode, le but du jeu sera différent.

En mode Alliance, vous allez jouer en coopératif (ou en solo) et tout simplement survivre. 

En mode Domination, vous devez survivre et faire le plus de points pour être le meilleur chef d’entre les tribus. 

C’est simple non? Bien…

Photo de Meeple Qc.
Mise en place solo.

Comment on joue à Tindaya?

Le jeu se déroule sur 3 Ères dont chacune enchaîne trois phases de jeu : Stratégie, Actions et Fin d’ère.

Phase Stratégie

Elle permet de prévoir les actions à faire selon deux situations très importantes qui surviennent à la fin de l’Ère : les catastrophes qui seront lancées par les dieux si vos offrandes ne sont pas suffisantes et les conditions de survie de votre tribu (enfants, nourritures et logements). Les zones touchées par les catastrophes ne sont connues que si vous avez pu payer les voyantes pour qu’elles puissent lire l’avenir dans leur feu. Le rayon des catastrophes va dépendre de l’humeur des dieux selon les offrandes faites et les déchets accumulés avec la production de vos ressources à la fin de l’Ère. Vous devrez donc vous entendre sur qui fait quoi!

Phase d’Actions

Elle permet de faire tout un éventail de choix différents pour atteindre vos objectifs :  déplacer vos villageois et nobles, produire des ressources, construire des bâtiments pour vous permettre ensuite de produire plus de ressources, conquérir de nouveaux territoires, apprendre des métiers, construire une grotte, acheter des produits au marché, combattre des conquistadores, faire des offrandes aux dieux, etc.

Phase Fin de l’Ère

Lors de la dernière phase, plusieurs réactions ont lieu en fonction de vos actions. Chacun de vos villageois et de vos animaux qui sont au moins deux sur un lieu aura un bébé. Les conquistadores vont aussi augmenter si vous ne les avez pas combattus durant cet ère. Vous devrez ensuite nourrir toute votre tribu. Si vous avez des déchets avec trop d’aliments produits, la fureur des dieux va augmenter et ainsi accentuer les effets des catastrophes. 

Aussi, vous devez vous assurer d’avoir construit une grotte si vous avez 5 villageois et plus. Sinon les villageois excédentaires vont mourir de froid et les dieux n’aiment pas ça non plus! Ensuite, vous vérifiez si les offrandes demandées sont suffisantes pour les dieux. Si vous avez réussi, leur colère va diminuer, sinon, elle augmente encore! Cela en résulte en une augmentation ou diminution du rayon d’impact sur les tuiles territoires où peuvent se trouver des gens de votre tribu, votre bétail, vos bâtiments, etc… Ça peut aller vite tout ça!

Finalement, les événements se déclenchent ce qui peut modifier le plateau central et le déroulement des manches. Des îles vont disparaître à cause de tsunamis et un volcan qui explose va faire apparaître de la terre. Deux navires vont faire débarquer de nouveaux conquistadores qui vont créer un nouveau lieu de combat ce qui peut vous faire perdre votre domination sur l’archipel.

Photo de Meeple Qc.
Les offrandes aux deux dieux sont très importantes, cela détermine entre autres leur degré de colère (échelles à gauche et à droite du plateau) pour les prochaines catastrophes!

OK, et le jeu se termine quand?

Tindaya se termine après trois Ère si vous réussissez à garder un noble et un villageois jusque là ainsi que le contrôle d’au moins un bâtiment et que vous êtes plus nombreux que les conquistadores. Sinon c’est la défaite.

De plus, pour la victoire en mode Alliance, c’est dans la poche si vous avez réussi à remplir votre mission.Pour la victoire en mode Domination, vous gagnez si vous avez le plus de points après le décompte final.

Photo de Meeple Qc.
L’invasion des conquistadores est proche de ces deux villageois…

C’est tout?

Une foire aux questions les plus fréquentes est offerte sur Boardgamegeek, je vous invite à aller la lire afin de trouver peut-être certaines réponses à vos questions suite à la lecture des règles.

Une petite extension, Misfortunes, est disponible à imprimer à la maison. Elle contient 10 nouvelles cartes.

Tindaya.
Photo de Meeple Qc.
Cette tribu peut produire des cochons qui pourraient devenir du jambon s’ils sont acquis les connaissances!

Ce que je pense de Tindaya?

Avant tout, le jeu n’est pas facile d’approche, mais vous devez persévérer! Il est dur de s’y plonger à cause du volume d’information à comprendre, beaucoup de détails! Et le joueur n’est pas aidé puisque la rédaction du livre de règles et sa mise en page ne sont pas claires. Il y a parfois trois colonnes de textes avec des fonds de couleur différents en plus des précisions éparpillées ici et la pour les deux modes de jeu. Et la présence incalculable d’icônes à travers le texte, parfois pas très lisibles.

Il manque aussi d’exemples à chaque explication. Il y a quelques exemples plus longs pour expliquer un tour complet, mais je ne trouve pas que ce soit suffisant. Vraiment, la lecture du livret de règles n’est pas top. MAIS! Une fois le pas franchi, le jeu sur la table et l’essence du jeu assimilée, c’est un coop/compétitif/expert/alouette vraiment le fun

Oui oui! Lisez la suite!

J’ai littéralement plongé dans l’aventure. Certains le comparent à un jeu de type 4X, je n’irais pas aussi loin, mais ça se rapproche. Et le tout dans un univers intéressant et complet. Explorer les îles, se battre contre les conquistadores, exploiter vos ressources et étendre votre présence sur l’archipel sont des éléments vraiment super intéressants. Les actions se font principalement par votre plateau joueur ce qui permet d’avoir une belle vue d’ensemble de ce que vous avez à gérer. Vos ressources y sont aussi placées. 

Photo de Meeple Qc.
Différentes catastrophes qui peuvent être déclanchées par les deux dieux.

Joueurs experts avertis!

Tindaya vise un public de joueurs experts qui n’ont pas peur des jeux avec un bon niveau de complexité. Il y a beaucoup de contenus à maîtriser et d’éléments stratégiques à prévoir, ce qui peut expliquer la difficulté au départ de saisir tous les paramètres et les liens entre les différentes cartes, pions, jetons, tuiles, plateaux, etc. C’est un jeu avec beaucoup de matériels d’ailleurs. Une campagne d’initiation est offerte avec des règles allégées afin de nous aider à s’approprier la bête. Ça peut aider, mais sa présentation est éparpillée encore une fois dans les règles et pas évidentes à suivre. Je vous suggère plutôt d’installer le jeu et de le découvrir tout en lisant les règles. Je suis habituée aux gros jeux et ici, cela a été moins évident de s’y plonger la première fois. 

Mise en place

La mise en place initiale est un peu longue, environ 30 à 40 minutes lors des deux ou trois premières parties. Ensuite, elle se fait assez bien, mais vous devrez sortir souvent le jeu pour vous souvenir de tout et rendre l’installation plus efficace et rapide sans suivre toutes les étapes (sur trois pages!) du livre de règles.

Une aide de jeu est aussi offerte et utile, mais on doit bien comprendre les règles sinon elle est un peu complexe à comprendre. J’aurais apprécié un rappel de toutes les icônes du jeu aussi. Il y en a beaucoup et certains ne sont pas si intuitifs à interpréter.

Photo de Meeple Qc.
La présentation complexe des règles.

Modes de jeu

Le jeu offre deux modes de jeu ce qui est bien pour satisfaire différents types de joueur, incluant les joueurs solos. J’ai bien aimé commencer par une partie solo afin de maîtriser les règles avec deux parties. La partie a durée un bon 2h30. J’ai ensuite enchaîné une partie en mode coopératif afin d’introduire un nouveau joueur et l’aider dans la compréhension du jeu. Ces premières parties nous ont aidé à comprendre les ficelles.

Ensuite, on est passé au mode compétitif et la le jeu sait épanoui. Quelle expérience! La partie a duré 1h30 puisque les règles étaient maîtrisées pour les deux joueurs. C’est un mode compétitif, mais il faut malgré tout un peu coopérer pour satisfaire les dieux, sans permettre à notre adversaire de faire trop de points. Et il faut aussi survivre aux catastrophes. Bref… un équilibre entre un bon niveau de compétition tout en demandant certains compromis. J’adore ce principe dans les modes compétitifs, ça empêche certains joueurs qui aiment un peu trop foncer dans le tas de devoir doser leur stratégie! Et ça permet un bon niveau d’interactivité. C’est aussi bon pour la rejouabilité. 

La rejouabilité dans le jeu Tindaya

Parlant rejouabilité, autre point positif, la mise en place est modulable ce qui est intéressant pour avoir une certaine rejouabilité. On peut varier la disposition des tuiles Océans, ajouter plus ou moins de volcans actifs, avoir différents événements, objectifs, missions, etc. Aussi, chaque tribu a une carte de départ différente. Il existe plusieurs catastrophes différentes comme le cyclone, la sécheresse, les pirates, l’incendie, la tempête tropicale, etc. Ils amènent tous des effets négatifs différents. Bref, du beau matériel qui permet d’éviter une certaine redondance dans les parties. 

Tindaya.
Photo de Meeple Qc.
Dans les sacrifices, vous pouvez aussi donner des prisionniers vaincus lors des combats.

Belle profondeur stratégique et thématique

De plus, la thématique est bien implantée et intéressante. Plusieurs choses sont à faire et à gérer afin de planifier au mieux : 

– Assurez la survie de votre tribu avec des rations de nourriture suffisantes à la fin de chaque Ère;
– Alimentez les voyantes pour prévoir les catastrophes afin de sauver vos animaux et les membres de votre tribu à temps;
– Prévoyez les ressources nécessaires pour faire des offrandes aux dieux afin de diminuer leur colère;
– Évitez de trop produire de ressources périssables sinon il y a du gaspillage et les dieux punissent ça;
– Faites évoluer de vos villageois et vos nobles avec l’apprentissage de métiers;
– Développez votre présence sur les îles avec des bâtiments permettant de produire différentes des ressources comme le poisson, le lait ou la viande de chèvres, le jambon, etc.;
– Réagissez aux catastrophes qui changent le plateau de jeu et qui ont un impact sur la suite de vos actions et votre stratégie;
– Remplissez les missions pour donner un but à votre tribu;
– Combattez les conquistadores afin de rester majoritaire sur l’archipel;
– Etc.

Ce n’est qu’un résumé de tout ce qu’on a à penser. Cela se traduit avec de bonnes mécaniques bien implantées et une panoplie impressionnante d’actions à faire. Le concept de déchet est entre autres très intéressant. Cela empêche les joueurs de trop produire et ainsi ralentir ou rendre plus difficile le déroulement des Ères. Un fragile équilibre est donc à préserver! 

Tindaya.
Photo de Meeple Qc.
Une fois l’éruption d’un volcan faite, le paysage peut changer radicalement et détruire beaucoup de choses sur son passage.

Les stratégies dans Tindaya

L’apprentissage des métiers et les liens entre les ressources sont bien ficelés. On doit rapidement débloquer certaines parties de votre plateau de joueur afin que votre tribu soit plus polyvalente. Vous aurez à faire des offrandes aux dieux très rapidement! Cela donne un bon ressenti avec ces principes de planifications

Un élément super intéressant dans Tindaya aussi est que le nombre d’actions possibles à chaque Ère dépend de la vitesse à débloquer et faire évoluer certains métiers. Vous aurez des cubes et des cylindres dans votre dépôt d’actions qui varient en fonction de vos décisions. De plus, les cubes et les cylindres donnent chacun un nombre d’action différent. Un cube = 1 action et un cylindre = 2 x l’action. Ainsi, une action de déplacement qui permet de faire 3 mouvements à la base peut monter à 6 déplacements si vous jouez un cylindre. Un autre élément stratégie à bien réfléchir et doser!

C’est beau!

Le jeu en général est très beau! Le visuel de la boîte et les différentes composantes sont superbes et habilement réalisés. Le matériel est de bonne qualité. On aurait aimé des plateaux double-couche afin de préserver le positionnement de nos jetons. Aussi, il m’est arrivé à quelques reprises de manquer de pions pour représenter mes ressources malgré les multiplicateurs disponibles. Il aurait été bien d’en avoir un peu plus. Au premier coup d’œil, le plateau joueur peut sembler chargé, mais après quelques tours de jeu, on comprend assez vite les ressources à payer et les relations entre les savoirs, les ressources, les inventions et les autres zones du plateau.

Bref, si vous aimez les jeux complexes avec un bon niveau de stratégie et un thème très présent alors Tindaya est pour vous!

Tindaya.
Photo de l’éditeur

On aime Tindaya pour:

– Le look de la boîte et des illustrations qui sont superbes;
– La qualité générale du matériel;
– La rejouabilité intéressante en mode Domination;
– L’ambiance dynamique;
– L’interaction entre les joueurs en mode Domination;
– La thématique originale et bien implantée;
– La belle immersion dans les parties grâce à tous les éléments à gérer et coordonner;
– Les mécaniques bien implantées avec le thème;
– Un bon jeu dans la catégorie expert;
– Le mode solo représente bien une partie entre joueurs;
– Le sentiment de progression et montée en puissance au fil des Ères;
– Un bon défi pour le maîtriser et gagner;
– La profondeur du thème avec ses nombreuses actions et possibilités;
– Les catastrophes changent le plateau de jeu en cours de partie ce qui dynamise le déroulement des Ères;
– Les parties sont rythmées;
– Le jeu fluide, se joue bien.

On aime moins Tindaya pour:

– Les règles compliquées à apprendre;
– La courbe d’apprentissage du jeu afin de comprendre tous les liens entre les éléments;
– La mise en place un peu longue.

On aurait aimé:

– Une rédaction plus efficace du livre de règles;
– Des plateaux double-couche afin d’aider à la disposition de nos composantes;
– Un rappel de toutes les icônes.

Il est à noter que:

– Si vous êtes une personne qui n’aime pas les jeux complexes, alors ce jeu n’est possiblement pas pour vous;
– Vous n’aimez pas être embêté par les autres joueurs, alors il vaut mieux jouer en mode Alliances.

Tindaya.

Merci à notre partenaire Îlo de nous avoir offert
une copie du jeu Tindaya pour cette chronique.

Tiletum

Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Tiletum.

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